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Les intérimaires wallons en otage ?

|   IntérimNewsletters

Depuis le 1er juillet 2017, la Wallonie a mis en œuvre sa propre stratégie d’aides à l’emploi. Rationalisées, modernisées, simplifiées, tout convergeait pour en faire un succès.

Sauf que les mesures d’activation pour les jeunes et les chômeurs de longue durée, groupes cibles les plus usuels du secteur intérimaire, connaissent depuis lors d’importants problèmes.

Pour rappel, la technique de l’activation est une intervention dans le salaire à concurrence d’un montant correspondant à « l’activation » des allocations de chômage de la personne. Ce montant vient en déduction du salaire brut. La conséquence directe est que la rémunération est payée en deux parties : la partie activée est payée par un organisme de paiement (Caisse Auxiliaire de Paiement des Allocations de Chômage ou organismes de paiements syndicaux), alors que le salaire à proprement parler l’est, bien logiquement, par l’employeur.

La mécanique administrative génère toujours un léger décalage dans le temps entre le paiement du salaire et la perception de l’allocation activée.

Mais ce délai a connu une inflation telle qu’il a été multiplié par deux, voire plus dans de nombreux cas.

Résultat : des intérimaires furieux et en manque de ressources, pourtant bien dues, des entreprises utilisatrices inquiètes à l’idée que leur intérimaire puisse les quitter faute d’être payé complètement dans des délais raisonnables, et… une agence de travail intérimaire qui ne dispose d’aucun outil pour permettre un meilleur fonctionnement de ce circuit administratif et qui pourrait se retrouver avec ses deux clients insatisfaits.

Federgon déplore cette situation depuis plusieurs mois et en appelle à la responsabilité de chacun pour régler définitivement cette situation.

Les intérimaires ne peuvent être victimes des soucis techniques, de la méconnaissance des nouvelles règles administratives ou des lenteurs dans l’exécution des obligations de chacune des parties impliquées dans cette mécanique de précision. Et pourtant, on constate aujourd’hui que nombre d’entre eux subissent ces dysfonctionnements et sont dès lors les victimes innocentes d’enjeux qui les dépassent.

Victimes, les entreprises, qu’il s’agisse de l’utilisateur ou de la société de travail intérimaire, le sont aussi, elles qui risquent de voir des intérimaires mécontents mettre fin à la relation de travail. L’intérim est le premier vecteur d’insertion sur le marché du travail et l’activation, une mesure essentielle pour permettre à des publics fragiles de s’insérer progressivement sur le marché du travail. Chacun d’entre nous, en ses titres et qualités, a intérêt à ce que ces instruments d’insertion fonctionnent de manière optimale.

À défaut, l’abandon du système d’activation et sa transformation en réductions ONSS devraient être réenvisagés. L’important n’est-il pas d’assurer que le proverbe « tout travail mérite salaire » devienne « tout travail mérite salaire, payé à temps » ?


Contact

Thierry Devillez

Directeur Wallonie-Bruxelles

+32 2 203 38 03
communication@federgon.be