Federgon, la fédération des prestataires de services RH, souhaite que la question des malades de longue durée figure en tête des priorités lors des prochaines négociations gouvernementales. Le défi est de taille et ne deviendra que plus important si les politiques restent inchangées. La fédération plaide en faveur d'un changement de mentalité où, pour chaque malade de longue durée, les possibilités qui existent encore sur le marché du travail sont explorées avec l'aide d'un accompagnateur professionnel. A cet égard, un accompagnement obligatoire pour ceux qui peuvent encore travailler est beaucoup plus stimulant que des sanctions plus sévères.
Le nombre de personnes en incapacité de travail de longue durée est élevé en Belgique. Pour 11 personnes actives, une personne est en incapacité de travail de longue durée et, en 15 ans, le groupe d’invalides de longue durée a plus que doublé. Le Bureau du Plan a calculé qu'à politique inchangée, ce nombre augmentera encore pour atteindre 600 000 en 2035. Une étude réalisée par Idea Consult pour le compte de Federgon montre que le coût total non médical de l'incapacité de travail de longue durée s'élève à 21,2 milliards d'euros. Cela représente un coût annuel moyen de 50 000 euros par personne en incapacité de longue durée. L'activation des malades de longue durée recèle donc un potentiel considérable, non seulement pour l'individu, mais aussi pour les caisses de l’État et la société dans son ensemble.
Les gouvernements précédents ont déjà pris des mesures pour résoudre le problème des malades de longue durée, telles que la responsabilisation des différents acteurs impliqués dans le processus et un système de reprise progressive du travail. Les choses évoluent prudemment, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Ce qui pourrait réellement faire la différence, c'est de lever le tabou sur l'accompagnement obligatoire des malades de longue durée et de valoriser l'expertise des accompagnateurs professionnels du marché du travail dans ce contexte.
Encore trop souvent, le travail est considéré uniquement comme une cause de maladie, alors qu'un bon emploi permet de se développer, d'avoir des contacts sociaux et de bénéficier d'une stabilité financière. Des études internationales montrent que les personnes qui travaillent ont tendance à être plus heureuses que celles qui ne travaillent pas. Accorder des allocations est peut-être la solution la plus facile, mais certainement pas dans l'intérêt des malades de longue durée qui ont encore certaines capacités et pour lesquels un travail adapté ou différent peut simplement faire partie du processus de guérison.
Concrètement, Federgon préconise de travailler avec chaque malade de longue durée afin de déterminer ce qu'il peut encore faire. Cela nécessite un état d'esprit complètement différent. Outre le point de vue médical, il convient de regarder aux talents et ambitions de chacun, ainsi qu’à leurs possibilités de relever un nouveau défi sur le marché du travail actuel. C'est la spécialité par excellence des accompagnateurs professionnels, qui peuvent aider les gens à trouver l'enthousiasme nécessaire pour reprendre le travail en utilisant leurs talents et en les plaçant au bon endroit. C'est précisément cette expertise du marché
du travail qui fait actuellement défaut dans le processus de réintégration. Par conséquent, Federgon demande que cette expertise des accompagnateurs professionnels soit utilisée de manière structurelle.
L'approche ne peut pas être sans engagement. Federgon plaide pour un trajet d’accompagnement obligatoire vers le travail pour tout malade de longue durée qui est encore capable de travailler, ce qui peut inclure une formation ou une reconversion. Le médecin détermine à l’appui de son expertise médicale si le travail est possible, puis c’est au prestataire de services professionnels d’offrir un accompagnement en fonction de son expertise du marché du travail. « Tout comme l'activation obligatoire a un jour été introduite pour les chômeurs, Federgon souhaite passer à un accompagnement obligatoire pour les malades de longue durée qui sont encore mesure de travailler », a déclaré Ann Cattelain, CEO de Federgon. « L'activation des malades de longue durée, en mettant l'accent sur ce qu'ils sont encore capables de faire et en investissant dans des accompagnements personnalisés plus nombreux et plus rapides, présente un potentiel considérable. Cela ne profite pas seulement aux personnes concernées, mais conduit également à un système de sécurité sociale financièrement plus sain. »
En outre, Federgon envisage un certain nombre d'autres solutions pour améliorer la réintégration des malades de longue durée. Par exemple, les médecins généralistes devraient pouvoir indiquer sur une fit note les tâches que leurs patients peuvent encore effectuer en guise de mesure préventive au verdict absolu d'incapacité de travail et devraient avoir la possibilité de les orienter vers un trajet d’accompagnement auprès d'un accompagnateur professionnel du marché du travail.