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Federgon joint sa voix à celle des organisations de la société civile : « Si le prochain gouvernement n'ose pas prendre des mesures, après il sera trop tard ».

|   Titres-services

Dans un communiqué de presse, plusieurs organisations de la société civile appellent à une révision en profondeur du système des titres-services. Elles demandent notamment une augmentation salariale équitable pour les aides-ménagères, davantage d'investissements dans la formation et la transition professionnelles, et une vision novatrice qui remette les objectifs sociaux au centre. L'organisation patronale représentative des entreprises titres-services, Federgon - Network for work, tient à renforcer ce message : « La mise en place d'un modèle de financement pérenne ne peut plus attendre. Nos gouvernements doivent d’urgence réaliser que le modèle de financement actuel est comme un nœud coulant autour du cou du secteur ».

Plusieurs organisations de la société civile ont lancé ce 2 mai un plaidoyer commun en faveur d'une revalorisation de la situation des aides-ménagères par le biais d'une révision en profondeur du système des titres-services. Augmenter le salaire d’1 euro pour renforcer le pouvoir d’achat, investir davantage dans la formation et la transition professionnelles des aides-ménagères, remettre la priorité sur les objectifs sociaux qui sont le fondement même du système et allouer des moyens supplémentaires pour le secteur : tel est en substance leur message.

Ce message n'est pas resté sans écho auprès de la fédération sectorielle Federgon. « Le secteur des titres-services a été créé pour offrir des opportunités à des personnes très éloignées du marché du travail, pour réduire le travail au noir et pour renforcer l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée des clients. Le secteur continue à remplir ces objectifs aujourd'hui. Le rôle des titres-services en tant que voie d'accès à notre marché du travail mérite toute notre attention », souligne Ann Cattelain, CEO de Federgon. « Mais, nos gouvernements doivent d'urgence réaliser que le modèle de financement actuel est comme un nœud coulant autour du cou du secteur ». Federgon se joint donc à l’appel lancé par ces organisations de la société civile en faveur d'un refinancement du secteur. « Pour notre secteur, il est déjà minuit cinq. Il n'y a plus un jour à perdre pour entamer le débat en vue de mettre en place un modèle d'avenir durable et pérenne. »

Graydon Creditsafe a calculé qu'en 2022 déjà, 37% des entreprises titres-services étaient déficitaires, et ce chiffre continue de croître. Même les entreprises qui réalisent des bénéfices voient leurs marges se réduire. Les entreprises titres-services du Top 25 réalisent une marge bénéficiaire d'un demi pour cent (0,55%). « La prochaine législature sera la dernière occasion de redonner de l'oxygène à notre secteur. Nous sommes convaincus que non seulement les pouvoirs publics, mais aussi les utilisateurs sont tout à fait disposés à payer plus pour les aides-ménagères. »

C'est pourquoi Federgon lance aussi dans la foulée un plaidoyer visant à augmenter de 5 euros la valeur d'échange du titre-service dès l'entame de la prochaine législature. Sur cette somme, 3 euros seront investis en faveur de l'aide-ménagère et 2 euros en faveur de l'employeur :

- 1 euro d'augmentation salariale qui va directement à l'aide-ménagère ;

- 2 euros pour investir dans un meilleur encadrement RH pour les travailleurs, notamment en termes de formation, de coaching et d'accompagnement ;

- 2 euros pour le rétablissement et le renforcement de la situation financière des employeurs, afin qu'ils puissent continuer à organiser l'aide au ménage de manière durable.

Federgon soutient l'appel des organisations de la société civile et demande à entamer le dialogue avec les partenaires sociaux et les pouvoirs publics, afin de discuter en vue de l’instauration d’un modèle de financement durable et transparent. « Les possibilités en matière de formation, de transition professionnelle, de prévention et de bien-être doivent être abordées dans ce débat, mais il est au moins aussi important que nous puissions parvenir à un résultat durable. Le système des titres-services a été une avancée majeure pour les droits sociaux des aides-ménagères. Mais cela sera réduit à néant si le système s'effondre demain ». Pour Federgon, c'est clair : « Si le prochain gouvernement n'ose pas prendre des mesures, après il sera trop tard ».

 

Le coût d'un titre-service Aujourd'hui, un utilisateur en Flandre paie 9 euros pour un titre-service – qui correspond à une heure de travail. L'aide-ménagère remet ce titre-service à l'entreprise titres-services, qui le remet à son tour à l'autorité régionale, laquelle lui verse la valeur d'échange du titre. Ainsi, en Wallonie, l'entreprise titres-services reçoit 29,36 euros par titre, à Bruxelles 28,37 euros et en Flandre 28,07 euros. Près de la moitié de ce montant va au travailleur titres-services qui a presté l'heure de travail. Le montant restant sert en premier lieu à financer la protection sociale à laquelle les travailleurs ont droit : citons par exemple le pécule de vacances, la prime de fin d'année ou l’assurance accidents du travail. Avec le solde de la valeur d’échange, l’entreprise doit également payer les salaires du personnel administratif. Enfin, elle doit encore faire face à ses propres frais : loyers, dépenses énergétiques, vêtements de travail, …


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